MAIS AU FAIT L’IMPROVISATION THEATRALE C’EST QUOI?

Je ne sais pas vous, mais moi bien avant de me lancer dans cet art, quand je pensais à l’improvisation théâtrale, je me disais: « wouaou c’est un truc de fou, dont seul des gens qui n’ont aucune retenue, aucune peur peuvent en faire! »

En gros je voyais les improvisateurs comme des gens pas normaux, des gens qui n’ont aucune honte à faire une vache, un chat ou n’importe quelle bassesse juste pour susciter le rire du public. C’est pourquoi pendant 10 ans, j’ai refusé toute invitation à « faire de l’improvisation », jugeant que ce n’était pas pour moi, je suis plutôt timide, je n’ai pas de répartie et en plus je fais beaucoup trop attention à ce que les gens pensent de moi.

Or, j’avais tort!

Car l’improvisation théâtrale ne s’arrête pas à ça, ni d’ailleurs au match d’improvisation qui en est la forme la plus connue.

Le Match d’improvisation

Vous savez le match! celui où deux équipes constituées de joueurs habillés avec des maillots (comme les hockeyeurs) s’affrontent sur une patinoire (pas une vrai hein, pour ceux qui n’en auraient jamais vu, disons un espace clos) avec un arbitre (et ses assistants arbitres) et un MC (présentateur, maître de cérémonie dit aussi maître du jeu).

Le MC donne des catégories et des contraintes (temps limité, nombre de joueurs, thèmes) aux joueurs qui s’affrontent pour faire la meilleure improvisation et donner un point à leur équipe, soit dans une improvisation mixte (les deux équipes jouent une seule et même improvisation) soit dans des improvisations comparées (chaque équipe joue une improvisation sur le même sujet).

Le match d’improvisation est un art très drôle, comme je le disais les joueurs en général OSENT tout, pour le plaisir des spectateurs et se bâtent ongles et becs pour remporter le trophée du championnat (si si je vous assure ils font des championnats d’impro et même des mondiaux).

Les Spectacles d’improvisation: format court ou format long

Mais il existe également une autre forme d’improvisation, la forme cabaret ou spectacle. Cette forme est très vaste et il existe des centaines de concepts. La base étant de jouer une succession d’improvisations courtes et diverses, commencées grâce aux thèmes donnés par le public ou par le MC (présentateur).

Certaines troupes choisissent de se perfectionner dans un domaine, tel que la comédie musicale improvisée ou un concert improvisé, ou encore utilisent des décorum, comme un canapé de psy, un bar, ou un hôpital.

Certains improvisent même des films entiers! Ce qui me permet de faire la transition vers une autre forme d’improvisation, qu’on appelle le long format où il s’agit d’improviser une improvisation de 45 minutes minimum !

Ce type d’improvisation sera par définition plus proche du théâtre, elle sera plus construite que les formats courts, où l’on a que 5 à 10 minutes pour développer une histoire. Souvent les personnages seront plus intenses avec une plus grande complexité et on pourra comprendre mieux les relations entre eux. Etant une théâtreuse, j’avoue avoir un faible pour les formats longs. J’aime prendre mon temps, les histoires sont souvent plus posées, avec du corps et une certaine richesse de l’histoire.

Les catégories d’improvisation

Pour finir, je voulais vous parler des catégories d’improvisations, qui donnent aussi une forme de diversité. Très souvent les improvisations sont dites libres (ie, sans catégorie) avec un thème, un mot du public ou une musique. Mais il existe au moins une centaine de catégories. Il y a des catégorie dites punchy, qui sont faites pour chauffer les joueurs (retenez bien que l’impro à son propre vocabulaire, on ne dit pas comédiens, mais joueurs, on ne parle pas de répétitions, mais d’entrainements) ou le public.

On aura par exemple, une catégorie toaster où les joueurs sont tous sur scène à genoux et au coup de sifflet du MC ceux qui le souhaitent se lèvent et commencent une impro.

Une catégorie, vidéoway ou radioway  où chaque improvisateur reçoit une chaîne de TV ou de radio imposée et lorsque le MC le demande, ils doivent nous jouer le programme qui passe sur les ondes.

Une catégorie alphabétique: cette improvisation se joue à deux et chaque joueur commence une phrase par la lettre de l’alphabet qui suit la phrase précédente. Encore plus difficile l’alphabétique à l’envers !

Une catégorie émotions imposées:  le MC définit sur la scène, 3 zones rattachées chacune à une émotion, lorsque les joueurs se déplaceront sur la scène ils devront prendre l’émotion correspond à l’endroit où ils se trouvent.

Une catégorie fusillade : c’est une impro solo, le MC donne un thème et le joueur doit jouer de suite une scène sans préparation de 30 seconde.

Ou encore une catégorie cadavre exquis qui est également une impro solo, le MC donne au joueur un lieu, une action et un personnage et il doit improviser pendant 30 secondes minimum.

Une catégorie peau de chagrin, où les improvisateurs répètent la même histoire mais à chaque fois avec un temps plus court. (3 minutes, 1m30, 30 secondes, 10 secondes).

Il existe d’autres catégories d’improvisation plus posées ou littéraires telles que la catégorie épistolaire: l’improvisation se déroule par l’enchainement de lecture de lettres improvisées.

La catégorie, Bibliothèque, dans laquelle les joueurs s’inspirent du début d’un roman.

La catégorie huis clos où un lieu est imposé aux joueurs qui ne peuvent changer de lieu pendant l’improvisation.

Les improvisations « à la manière de » d’auteurs célèbres ou cinéastes, tels que Molières, Ionesco, Shakespeare, Tarantino, etc..

Et enfin, il y a aussi des catégories sitcom, western, science fiction, comédie musicale, sans paroles…

Bref, en improvisation on ne s’ennuie pas. Le sujet vous l’aurez compris est vaste et j’étais bien naïve de penser qu’il ne se résumait qu’aux match d’impro.

Au final, je suis heureuse de mettre lancée dans l’improvisation. J’adore le théâtre, apprendre des textes, interpréter. Mais je pense que l’improvisation est complémentaire, grâce à ça j’ai pu m’améliorer en chant, en rime, en mime, en accents, dans la création de personnages, dans la construction d’une histoire et surtout ça m’a aidé à lâcher prise.

Et lâcher prise, ça fait un bien fou!  🙂

A bientôt,